Wing chun : ce sont deux mots chinois dans leur prononciation en cantonnais. En mandarin, cela donne Yǒng Chūn. On le traduit par "chant de printemps" ou par "printemps radieux" ou "printemps éternel" (cela a aussi le sens d'espoir pour le futur). En fait, la première version semble la bonne, il s'agit de la prononciation des caratères suivants : 咏春. La traduction par printemps éternel correspond à ces caractères : 永春. Il s'agit en fait d'un prénom, celui de Yim Wing Chun, première disciple de celle qui est présentée comme la fondatrice du style : la nonne Ng Mui.
Je ne vais pas m'étendre sur ce qu'est le wing chun et sur les particularités du style. Tout cela est connu, il suffit d'ouvrir quelques livres ou de surfer sur quelques sites pour connaître l'essentiel de l'histoire (réelle et/ou légendaire) et de la stratégie de ce style majeur du sud de la Chine.
Attardons nous plutôt sur la spécificité de l'enseignement de Daniel Belotti. Celui-ci a appris le wing chun en bénéficiant de la transmission de plusieurs branches :
Celle de Hong Kong, la plus connue, notamment grace à son célèbre représentant que fut le maître Ip Man. Celui-ci a transmis le wing chun à Ng Chan qui le transmettra à Pun Ki Ping (disciple à demeure de Ng’Chan). Daniel Belotti a étudié le wing chun auprès de Pun KiPing lorsque celui-ci demeurait à Paris.
Daniel a également eu l'occasion de pratiquer le wing chun issu d'une branche vietnamienne (plus exactement, une branche chinoise implantée au Vietnam), école très marquée par la grue blanche (il faut savoir que plusieurs styles de kung fu du sud de la Chine s'inspirent de la grue blanche, le wing chun fait partie de ceux-ci). Lui seront transmises plusieurs formes destinées à la formation du corps ainsi que le wing chun de Wang Wa Bo. Ce dernier aurait été membre d'une troupe d'opéra appelée La Jonque Rouge. Plusieurs membres de ce groupe auraient été destinataires de l'enseignement du wing chun par un disciple de Yim WingChun elle-même. Chacun auraient ensuite transmis le wing chun à leurs disciples respectifs, créant ainsi plusieurs branches distinctes (phénomène très habituel dans les arts martiaux chinois). Le wing chun de Wang Wa Bo se caractérise par un corporalité plus marquée que dans la branche de Hong Kong. Daniel Belotti a coutûme de dire que cette corporalité rejoint par certains aspects celle du xinyi bagua !
Ainsi, outre le travail classique commun à toutes les branches du wing chun, à savoir :
pratique des mains collantes (chi sao) et des jambes collantes
apprentissage des 3 formes à mains nues, de la forme des doubles couteaux papillon et exercice à la longue perche
travail au mannequin de bois, avec notammament la forme qui y est dédiée
Chacune des formes du wing chun représente une sorte de chapitre contenant bien plus que l'enchaînement (taolu). En fait, chaque chapitre contient plusieurs leçons. Ainsi, shi lim tao insiste sur la ligne centrale et permet de travailler le chi sao, les applications, les 1ers déplacement ; chum kiu met l'accent sur le pivot et contient d'autres exercices de chi sao et d'applications, etc. Chaque technique se travaille seul - en statique et en déplacement - avec partenaire, éventuellement au mannequin de bois.
l'école de Daniel permet de travailler une forme appelée "tai yin qi gong" et d'autres formes destinées a développer des parties du corps spécifiques, utiles dans la pratique du wing chun ou bien à travailler des aspects particuliers utiles aux pratiquants d'arts martiaux (frappes enchaînées, fouet du corps, etc.). Enfin, Daniel enseigne le wing chun de Wang Wa Bo, lequel est basé sur une forme à mains nues (celle-ci se compose de cinq parties correspondant à un animal : serpent, grue, tigre, dragon et léopard) avec tous les exercices qui en découlent (chi sao, applications, etc.). A cette forme s'ajoute un panel d'exercices destinés à former le corps.
Présentation du wing chun selon Daniel Belotti :
"Nos mouvements occupent toujours le centre,
si une attaque survient : la coller,
si elle recule : la suivre
si elle passe par les côtés : frapper en ligne droite"
Poème résumant la stratégie du style.
Le Wing Chun est un style de Gong Fu du sud de la Chine.
Il fut mis au point par une nonne bouddhiste, elle-même étudiante d’une nonne supérieure du monastère Grue Blanche.
En Chine, le Wing Chun est considéré comme un des 5 styles principaux de Grue Blanche.
C’est un style très particulier, unique en son genre par ses caractéristiques techniques et stratégiques.
Il se caractérise part :
Une attitude naturelle en respect avec les lois de la biomécanique du corps humain.
Une recherche de spontanéité du geste grâce au travail d’exercices destinés à développer sensibilité et temps de réaction (travail des mains collantes …)
L’utilisation d’une force fluide et explosive renforcée par un travail spécifique sur les muscles et les tendons.
L’amélioration de la santé par ses exercices énergétique.
Une stratégie de combat sans fioriture, mais aiguisée comme une lame.
Le Wing Chun est donc un style de combat très complet, convenant aussi bien aux femmes qu’aux hommes et ceci jusqu’à un âge avancé.